Accueil > À l’Assemblée > Loi Immigration : j’ai voté
Après une motion de rejet votée par toutes les oppositions, un accord a été trouvé en Commission mixte paritaire.
Le texte issu de la Commission mixte paritaire a été voté à une large majorité.
Sur le projet de loi immigration, il y a deux réalités essentielles. Premièrement, en 2022, les français ont élu une Assemblée nationale sans majorité absolue, ce qui signifie que nous devons construire des compromis avec l’ensemble des députés élus. Deuxièmement, 70% des français attendaient un texte sur l’immigration et soutenaient les mesures présentées. J’ai donc, après réflexion personnelle et plusieurs avis extérieurs, pris la responsabilité de la voter.
Cela étant dit, il y a notamment deux articles de la loi que j’ai acceptés par respect du compromis, mais avec lesquels je suis en profond désaccord. Le premier concerne la déchéance de nationalité. Car si nous échouons dans l’éducation d’un citoyen, que veut dire lui retirer sa nationalité ? Imaginerait-on retirer à son enfant criminel sa parenté avec sa famille ? Il y a des liens indéfectibles, et j’estime que la France en fait partie. Le cas échéant, il est de notre responsabilité d’assumer et corriger nos échecs. Le deuxième sujet qui me préoccupe est celui de l’accès aux prestations sociales pour les étrangers qui travaillent. Est-ce acceptable que quelqu’un n’accède pas aux prestations pour lesquelles il cotise ? Voilà deux points de désaccord. Voilà deux articles dont j’espère qu’ils seront supprimés par le Conseil constitutionnel, car contraire à nos valeurs.
Je veux enfin revenir sur les débats publics des dernières semaines. Je les ai trouvés nauséabonds. Une partie des représentants des partis modérés a fait le choix de la radicalité. Soit en refusant le débat sans rien proposer en retour, soit en radicalisant les débats pour se distinguer politiquement. En tant que députés, nous sommes des représentants élus pour défendre l’image d’une France courageuse et éclairée. Notre responsabilité justifie qu’on traite tous les sujets, même s’ils sont sensibles et difficiles. J’espère qu’à l’avenir chacun s’y obligera.
Mon explication de vote n’a aucunement vocation à être un reproche à ceux d’entre nous qui se sont abstenus ou ont voté contre. Au contraire, c’est la réalité d’une démocratie qui vit. Il est donc rassurant et nécessaire que chacun se positionne avec son histoire et ses convictions. Il était important que tous les députés puissent le faire, y compris au sein de ma famille politique.