Le lundi 23 juin, Marie Pochon, députée écologiste de la Drôme et Jean-Yves Bony, député Droite républicaine du Cantal, ont répondu à mon invitation pour venir présenter aux acteurs sud aveyronnais sur le plateau du Larzac le rapport sur le renouveau du pastoralisme issu de la mission que j’ai présidée. Après le Cantal, les Pyrénées-Atlantiques et le Vercors c’était à l’Aveyron, terre ancestrale de pastoralisme de montrer son engagement sur ce sujet.
C’est la concrétisation de plusieurs mois de travail jalonnés de nombreuses auditions qui ont permis aux deux co-rapporteurs de formuler 45 propositions majoritairement communes sur les enjeux du pastoralisme : le renouvellement des générations, la rémunération des éleveurs, la prédation, le partage des espaces, etc…
Durant cette journée, nous avons pu échanger et débattre autour de ce savoir-faire unique. Nous avons rencontré des éleveurs, des lieutenants de louveterie, des représentants d’associations de producteurs et des professionnels de la filière, tous convaincus qu’il faut protéger ce patrimoine.
Une partie des échanges a été consacrée aux difficultés liées à la prédation et au rôle, sous-estimé, des lieutenants de louveterie. Ces discussions ont mis en lumière le besoin de renouveler le statut des louvetiers qui voient leurs missions de plus en plus nombreuses [voir la proposition de loi que j’ai déposée à ce sujet].
Nous avons ensuite été accueillis par la famille Fabre, dans leur ferme, à Caussenuejouls. L’occasion de rappeler que le pastoralisme est bien vivant et qu’il perdure à travers les éleveurs, leurs brebis et les productions qui en sont issus. Toutefois, les acteurs présents ont à juste titre rappelé que ce modèle d’élevage d’exception qui protège les animaux, le territoire et la qualité des produits fait face à de nombreux obstacles comme la pression foncière, la cohabitation avec les autres usages de l’espace, l’accès aux installations, le contexte international et la reconnaissance institutionnelle.
Ce rapport aussi innovant que protecteur a pour objectif de mieux valoriser et accompagner ce modèle. Cette journée sur le Larzac confirme que le pastoralisme est une filière historique qui a les capacités de se réinventer afin de résoudre des problèmes contemporains.
