Accueil > La circonscription > Retraites : les réponses à vos questions
Manifestations, discussions, urgence de la réforme, niveau de déficit, augmentation des impôts, nouveaux droits…
Je vous réponds sur les questions qui me sont le plus souvent posées.
Les 19 et 31 janvier, à Rodez on a compté entre 10 000 et 15 000 personnes dans la rue. C’est un chiffre important et il faut le reconnaître ! Le texte est loin de faire l’unanimité, que ce soit pour ou contre…plus de 60% des français indiquent aussi qu’une réforme est nécessaire. D’où l’importance des débats.
Nous avons un système de retraite par « répartition » : les actifs paient les pensions des retraités. C’est un bon système mais d’année en année, la population française est globalement plus âgée…donc le nombre de français actifs qui cotisent pour financer les pensions des personnes retraités est en baisse.
La dette publique atteint déjà 100% du PIB. Notre démographie évolue et à l’horizon 2030, le besoin supplémentaire de financement sera de 10 à 15 milliards d’euros par an. Je ne pense pas qu’on puisse dire aux générations futures « débrouillez-vous avec la dette ».
Il faut sauver notre système par « répartition » ! En 2021 le total des pensions de retraite versé c’est 345 milliards pour seulement 273 milliards de recettes en cotisations. Aujourd’hui la différence, soit 72 milliards, est déjà financée par l’impôt… ! 15 milliards qui s’ajoutent à 72 milliards déjà existants, soit presque 100 milliards d’euros par an…je pense qu’on peut dire que c’est grave et urgent.
En France, le niveau d’imposition est l’un des plus élevés au monde. Or pour équilibrer le système d’ici 2035, il faudrait augmenter les impôts de +750€ par an et par français. Des hausses impensables au regard des conséquences pour le pouvoir d’achat.
C’est sûr qu’il y a un problème sur l’évolution des inégalités en France et dans le monde. Les grandes entreprises et les grandes fortunes doivent contribuer davantage. Je partage l’importance de travailler sur le sujet rapidement. Mais cet argent devra servir à réduire les impôts des plus modestes, pas à financer une nouvelle dépense ! Devant chaque problème, on ne peut pas additionner un nouvel impôt.
Au 4ème trimestre 2022, le chômage des personnes de plus de 50 ans a baissé de 10%. Mais il y a un énorme enjeu de formation et d’évolution de carrière. On ne peut pas faire le même métier à 20 ans et à 60 ans. Pour que travailler plus tard soit possible, les compétences doivent évoluer. C’est impératif pour pouvoir avoir un emploi qui corresponde à notre âge. On parle aussi beaucoup de « conditions au travail » : les employeurs doivent faire évoluer leurs méthodes. Ce sont des sujets essentiels dans les discussions en cours.
En 2019, l’âge moyen de départ à la retraite dans l’Union européenne est à 64 ans, contre 62 ans en France.
Si, c’est aussi une manière d’analyser notre système de retraite et de le comparer à celui de nos voisins. Là encore, les chiffres nous montrent que nous avons le système le plus protecteur pour ce qui est de l’espérance de vie à la retraite.
Aujourd’hui les femmes bénéficient de trimestres au titre des naissances de leurs enfants (jusqu’à 2 ans dans le privé). La réforme élargit le bénéfice de ce dispositif aux carrières longues !
Aussi grâce au cumul des nouveaux dispositifs dédiés aux petites pensions (carrières hachées, incomplètes, MICO majoré) le montant moyen des pensions des femmes augmentera : + 1% pour la génération 1966, +2,3% pour les générations suivantes.
Si on compare les générations pré-1962 avec les suivantes, on observe un inversement des courbes. Les hommes travailleront plus longtemps que les femmes.
Enfin sur l’espérance de vie à 60 ans, elle de de 27,5 ans pour les femmes et 23 ans pour les hommes.
Oui, la réforme ouvre de nouveaux droits comme le minimum à 85% du SMIC pour toutes les carrières pleines, soit environ 1200€. Puisqu’il est indexé sur le SMIC, ce minimum augmentera automatiquement. Ce minimum sera applicable aux nouveaux retraites ET aux personnes déjà à la retraite.
Pour les carrières incomplètes, en France nous avons un minimum vieillesse de 961€ par mois. Depuis 2017 nous l’avons augmenté de 20% ! Cette réforme permet de sauvegarder un modèle certes imparfait, mais je pense très précieux et objectivement parmi les plus protecteurs au monde.
Oui, la réforme prévoit leur suppression pour les nouveaux embauchés.
La loi relative au Budget de la Sécurité sociale pour 2023 transfère la collecte des cotisations Agirc-Arrco aux URSSAF. Car les URSSAF sont déjà de collecter les cotisations du régime général. Cette mesure vise à donner un interlocuteur unique aux entreprises et simplifier l’organisation de l’Etat. La loi précise que cette évolution n’affecte nullement les compétences de l’Agirc-Arrco en matière de gestion du régime.
Rien que la semaine du 23 janvier, nous avons auditionné pendant plus de 12 heures en Commission. Que ce soit les syndicats, la MSA, le Conseil des retraites, mais aussi la Banque de France, la Cour des comptes, le Conseil économique et social. Pénibilité, carrières longues, formation…de nombreux sujets sont sur la table.